Il est un tout petit navire
à la courte paille dans l'œil,
duquel les voies qu'il mena virent
à revenir faire son deuil.
Il est un tout petit vaisseau
qui éclate de s'être encorné
sur les lames de raseurs sots,
où n'est plus que mousse harassé...
Ce dernier, titubant tout bas
sur le peint pont d'un soupirail,
veut n'isoler de nuls débats
ce silence, où que le soupir aille...
Il fredonne un air enfantin
pour masquer le fait qu'il soit seul,
les autres, un drame en font un
pour s'en draper dans un linceul.
Lui, il repense à ces mers rouges
de soirs au soleil hémophile,
aux baisers où les langues bougent,
et de sa bouche les mots filent.
Un vieil air enfantin, barbare,
aux paroles anthropophages,
et pourtant, il est à la barre,
bravant dérives et naufrages.
Que ne construit-on de châteaux
de sable, hantés par la marée
qui revient inlassable et tôt
au souvenir de la mariée ?
Il est un tout petit navire
guidé par son mousse harassé,
dont jamais le cœur ne chavire
sinon quand il est arasé.
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