lundi 8 septembre 2008

Copiée Collée

Une Amélie-mélo branchée
Me fit cadeau d'une boutade,
Un matin calme, un soir d'été,
Ma mémoire est en débandade...

Mais des jolis mots griffonnés,
Dont je lus la folle escapade,
Je garde dans mes ports tout gais,
Mes morues d'Ulm en des brandades...

Alors pourquoi nous font rêver
Tes explosions de stars malades ?
Et tes novas inanimées,
Dans ce Paris en cavalcade ?

Elles sont faites pour durer,
De l'Etoile jusqu'au vieux stade,
Rue Pergolèse ou rue Duret,
Des perspectives en cascades...

Car t'es lutine et toujours fée,
Quartier latin, de tes tirades,
A rallumer, lame enflammée,
De ta baguette, quelque aubade.

La mienne sous mon bras, scellée,
Obscur objet de rigolade,
Et le pinard et le béret,
Font l'enchanteur de chansons fades.

Paris, c'que tout pour un baiser
Sur tes sourires adorables,
Pour qui tout l'monde se risquerait,
Paris s'en fout ! Paris s'ensable...

Et dans les temps qui vont passer,
Comme une couleur détachable,
Je voudrais voir dans le Marais,
Celle de nos amours palpables :

Faite de lettres, de billets,
Correspondances ineffables,
Amours ludiques et gonflées
De nos faux-airs irrespirables.

J'en garderai le goût salé,
Le caramel de nos palabres,
Et son arrièr'goût de brûlé,
Qui sous la langue est délectable.

De ta géné' copiée collée,
Celle de l'ère du portable,
Je vois des tas de pluies tomber,
Comme des crayons d'un cartable...

Comme ton ombre évaporée,
Tes traits de plume inimitables,
J'essaie bien de les ramasser...
C'est ma richesse véritable.