vendredi 7 février 2014

L'impermanence





Nous ne nous voyons pas vieillir,
inaugurer les chrysanthèmes
qu'à force ignoble d'avilir
on cède en pétale aux « je t'aime » ;
mais
née de promesse impermanente,
errant au creux de nos synapses,
je n'ai su quelle eau rémanente
ôter de nos lourdeurs relapses.

Elle irradiait comme un cancer
en ré mineur et do meurtri,
comme un wagon carré qu'enserre
un démineur que l'humeur trie,
ou
ces mécréants pourris d'artistes
qui soldent leurs dents pour de l'or
et du sable au lieu d’améthyste,
et des couleurs pour l'incolore.

L'eau lourde avait une période
issue de l'horloge atomique :
avalant nos comprimés d'iode,
« à l'aide » était cri famélique,
et
se mesurant au sablier,
le colosse au guêpier d'argile
offrait le choix de s'oublier
comme nous attendons d'Achille.

Puis le vent souffla la tempête,
un nuage enfla de mes phrases ;
un tonnerre imprimant trompette
aux partitions de nos emphases ;
donc,
nous n'étions plus que des baleines,
et par appui, de grands plongeurs,
des infinis au fond des plaines
et des fantasmes en gageure.

Où sont nos monstres bienveillants ?
Où sont l'Hydre et le Basilic ?
Où sont nos rêves réveillant
l'envers qui nie notre ombilic ?
Or,
Ces questions sont un univers
à l'endroit des lourdeurs humaines,
et Liliputh à Gulliver,
autant de cidres à Chimène.

Si tout le monde triche autour
d'un jeu fallacieux qui mendie
la présence des fous, des tours,
mais pas des rois ni des non-dits,
ni
des pauvres reines invasives :
elles sont seules à régner
sur quelques toiles abrasives,
mais pas sur ce que vous craignez...

Parfois, la procrastination
s'avère être un fruit défendu :
pour un vers, Adam, damnation,
pour Ève haine aimant des fendues,
car
n'est pas prévu la moindre entracte
en nos agendas cirrhosés,
tant que le temps se décontracte
dans une goutte d'heure osée.