jeudi 16 octobre 2008

Dandy ?



Dandy ? Je fus un certain nombre de fois affublé de ce qualificatif. Alors, costume « pied de poule », gilet boutonné et montre à gousset, dans les couloirs des compartiments du transcybérien ? Non, aujourd’hui, ce serait plutôt, guêpe au travail avec le dard de la plume, parapluie anglais, chaussures pointues, pantalon stretch noir, vieux cuir trois-quarts et chemise jaune. Le cocu me va si bien…
Jaune comme les étoiles sur l’ébène de l’histoire et ses wagons plombés, sur ce fond d’encre où l’on s’échine, petits strass dispersés par l’explosion des petites Nova, dont le son s’éteint, depuis ce temps de vide qu’elles ont laissé.
« Même si de tous nos textes, seuls quelques uns seulement, auront l’âme d’une étoile », m’écrivit-elle.
Paris n’est pas une blonde, pas même de ces cigarettes que l’on consume abusivement, les samedis midi, place Saint-Michel, lorsque les eaux de sa fontaine coulent circulairement, larmes recyclées de l’archange d’un quartier à en perdre son latin.
Paris, « ville de la Tour Unique du grand Gibet et de la Roue », m’est aussi au sang, mordu, une autre part de moi-même dont les échos enfouis resurgissent inlassablement, ossements mis à jour par les vents contraires qui nous poussent à naviguer au près d’elle.
Pilpous, métissé de fil et de laine, entre l’ouest extrême et le fourmillement urbain de la capitale, j’ai trop souvent étouffé l’une ou l’autre part de ma bipolarité. Michel, Micha, docteur béquille et mister aïe, enfant ballotté par le hasard, déjà, ferroviaire avant que de savoir marcher, sont-ce ces réalités que recouvre un capitaine ?
Les seules étoiles que l’on voit à Paris, sont tombées de leur ciel pollué et marchent dans la rue, écrivent sur leurs carnets, assises sur les banquettes d’un train, le nôtre. Il arrive que certaines se ressemblent, jumelles circonspectes du regard porté sur elles, elles endossent tour à tour les atours des mots, et les dentelles musicales de la rime.
Je suis ravi de savoir que mes créations vous vont comme un gant ; l’objectif est atteint, car l’universalité, à l’opposé de l’intimisme égotiste, est l’essence même de l’engagement littéraire. On s’aime tant dans la peau du héros ou de l’héroïne, on s’inocule des rôles accoutumant, à changer nos vies, dans un ailleurs meilleur que celui du quotidien et de ses tâches émollientes, aussi circulaires que les larmes de l’archange, tandis qu’ailleurs, ailleurs, tout semble si meilleur…
Celui qui sait prêter l’habit, déguiser, travestir la réalité, parvient au but. Mais que lui en reste-t-il ?
Lui-même, peut-être, au bout du compte, et la quintessence de ce pourquoi il se sent exister, le choix qu’il lui est laissé de pouvoir composer avec les tenants de la vraie vie. Alors, rimbaldien, je ne m’en vais pas aux vents mauvais, mais au contraire, à ceux porteurs, qui hantent mes futurs. J’en ai acquis une sensibilité immense à l’aspect fini de l’existence. De ce fait, les choses et les gens prennent une importance sans cesse croissante à mes yeux. Ces petites choses et ces petites gens… La poésie ne leur est pas intrinsèque, elle se situe dans le regard qu’on leur porte.
Ainsi, je ne suis pas « dandy » par mode, je suis « dandy » parce que c’est votre façon de me lire.

mercredi 15 octobre 2008

Mignonne, allons voir si... Le café d'à côté sert encore !

Profite mignonne !

Puisque te voilà l'écrivaine inspirée,

Je te le dis, rien ne m'étonne,

L'écriture c'est la vie rêvée.

Ça coule comme de la sève

Ça roule comme des bosses,

Et s'il arrive que nos rêves,

Parfois tombent sur un os,

Il nous reste ce langage

Pour dialoguer encore,

Venu d'un autre âge

Nous indiquer le Nord.

Laisse-Toi guider

Par ton envie profonde,

Parcours les sentiers

Des cafés à la ronde.

Regarde les s'taper

Les p'tits noirs au comptoir,

Et vient nous raconter

Tes plus belles histoires ;

Celles d'un coeur qui saigne,

Qui sait raccommoder

Les accrocs qui s'imprègnent

A ton âme espérée.

Car sans elle c'est souci,

Je te le dis l'amie,

C'est dans ton verbe écrit

Que s'embellit la vie.