samedi 31 août 2013

Mais mais en même temps

Have a Cigar by Floyd, Pink on Grooveshark



L'usine à fabriquer les pires expressions
dans le milieu professionnel est un must-have,
sans doute sa vraie force de proposition,
le buzz qui prend le lead à force de mots Grav' !

A la pelle on y sert des valeurs ajoutées,
au jour d'aujourd'hui anxiogène et chronophage,
les lieux n'y sont plus pleins, se retrouvent blindés,
où l'on revient vers toi par défaut de chauffage...

Qui, celui qui par jeu nous donnera son Go ?
Qui pour faire un retour d'infos à cascader ?
Non-stop l'humain se met en mod'machine Ego !

Sans pour autant vouloir s'amuser à bitcher,
on pourrait se trouver l'expression qui va bien,
mais mais en même temps : je dis ça je dis rien !

mercredi 14 août 2013

Le moulin à Paroles

Que reste-t-il de nos amours ? by Boris Vian on Grooveshark


Je me souviens de ma Jeunesse,
mieux que d'un Dieu livre de messe,
égrainant seul, ivre de joie,
mes dix-sept ans petit-bourgeois.

Au Chapelet - les hâles bleus -
des mois d'aimées, des jours heureux,
j'ai dévidé les pellicules
de mes étés de canicules.

C'est fou ce qu'il fait beau dans l' "Hier"
du tronc sparadrapé de Lierre
de nos cerveaux qu'escroquerie
se tranche en parts de "Vache qui rit".

Tranches d'age et tranches de vie,
souvent ma mémoire en dévie...
On ne peut trop jouer les Saint-Just :
aux vers tout souvenir s'ajuste !

Alors mon crâne est mon moulin,
et le temps l'eau qui d'un câlin
meule les grains du Chapelet
de ces images rappelées.

J'obtiens ces mots qui s'enfarinent
de cette poudre aux yeux marine,
produit des longues traversées
et de quelques sanglots versés.

Ainsi s'engendrent mes "Paroles",
tant de petites fumerolles
qui de Gainsbourg jusqu'à Prévert,
nous mirent la tête à l'envers.

Mais après tout, je ne sais pas
si je puis emboîter le pas
de ces auteurs dans leurs caveaux,
tant sont à se croire un nouveau.

samedi 8 juin 2013

En attendant Miossec (texte écrit en 2006)

Non non non non (je ne suis plus saoul) by Miossec on Grooveshark


Il pleut toujours sur Brest
Et sans un poil de sec,
J’essorerai le reste
En attendant Miossec,
Dans des bars de fortune
Où l’interdit bancaire
Est là, mis à la Hune
De bateaux délétères,
Aux sombres arsenaux
Qui nos malheurs dissèquent,
Je prendrai l’apéro
En attendant Miossec.

Ça fait bientôt quinze ans,
C’est con quand on y pense,
Qu’un Saint Martin péchant
Par manque de distance,
M’a mêlé à ses mots,
Au café du matin,
Nuit blanche et météo,
P’tit noir, mettez m’en un !
Ti’ Zef’ en rive droite,
Y’a nique en rive gauche,
L’Elorn est maladroite
Et moi je suis très gauche.


Il pleut toujours sur Brest
Et sans un poil de sec,
J’essorerai le reste
En attendant Miossec.
J’ai Brest, oh, dans le sang,
Au départ d’un garrot,
Et comme un poison lent,
Je m’enfonce dans l’eau,
Dans l’eau verte et fermée
De ce port en échec,
De tant d’heures passées
En attendant Miossec.

vendredi 8 mars 2013

Le privilège du serpent (texte cybérien écrit en 2005)

Easter Night Procession by Gurdjieff - Keith Jarret on Grooveshark


à Monsieur Cosey, dessinateur et scénariste de génie

Mon âme est peinte en blanc,
Comme la neige himalayenne,
Le privilège du serpent,
C'est d'accepter l'histoire ancienne.
Il faut que nous revienne
L'envie de ce présent,
Que le passé reprenne
Sa place doucement !
L'ami de Jonathan,
Faut-il qu'il m'en souvienne,
Sa théorie pourtant
Devient aussi la mienne !
Est-ce une blague collégienne
Quand Casimir Forel prétend
Que nos peaux reptiliennes
Doivent tomber par moments ?
Et ces autocollants,
Ces étiquettes qui nous tiennent,
C'est en s'y accrochant,
Qu'on alourdit nos pauvres peines !
C'est le chant des sirènes,
La mue, c'est imminent !
Pour partager l'hygiène
Du privilège du serpent !
Tes bulles de savant
Pour cette histoire humaine,
Contée par ton courant
De ligne claire indienne...
Les cloches tibétaines
Des monastères, des résistants,
Le trait de cime himalayenne
A ramené ton Jonathan,
A la recherche de Peter Pan,
Vers l'Amérique cass’païenne,
Vers Kate et ses serments,
Vers nos amours si incertaines.
Pieds nus, je marche à perdre haleine
Sous des rhododendrons vibrant
D'une mémoire lycéenne
Qu’en ont gardée tous les accents.
Je guette dans un ciel pesant,
Parcelle que je voudrais mienne,
L’espace bleu vu un instant
Entre les nuages de haine.
Et sur des terres qu’on fait siennes,
En doctrine, en médicaments,
Confessions factices ces chaînes,
Le privilège du serpent.