mardi 8 décembre 2009

Calligrammairien







Calligramme de Guillaume Apollinaire


Ce fut auprès d'Apollinaire
que j'appris la calligrammaire ;
il n'en fit pourtant pas beaucoup
- mais l'un à s'en tordre le cou -,
inventant cependant le terme
qu'éclaire depuis sa lanterne,
dessus ces vers hypertrophiés
pour hasard dactylographié.

Lorsque la forme rend le fond
comme un vomi d'où se défont
par bribes de traits, les vers bleus,
portés par leurs replis sableux,
dès lors se forme le dessin
qui fut conquis par le dessein
de cet écrit que lui contient,
pour un entier soudain qu'on tient.

Point n'est besoin de faire un foin
d'avoir le calligramme inné !
J'ai dévêtu devant la paille
des poutres que nos yeux empaillent,
et des taxis épidermiques
frappés de la même mimique,
tout cela pour tracer « l'unique »
de ces poèmes symphoniques.

Or, c'est en eux que j'éprouvai
le plaisir qu'eux seuls me prouvaient,
tant dans l'écrit que dans l'avoir,
à la secousse de les voir ;
et si nos vies sont telluriques,
pétries souvent d'acide urique,
et si parfois plus ne m'est rien,
je reste calligrammairien.




Calligramme de Michel P©2009

2 commentaires:

Philippe a dit…

joli et bien bel hommage à ta filiation apollinienne.

Mais que penses tu de la grammaire de Cali le chanteur énervant?

a+

eipho a dit…

Bonnes fêtes de fin d'années l'ami.
Pensées joyeuses et chaleureuses.