jeudi 17 septembre 2009

L'essoufleur de vers








Il les a fait courir par cents
sur du papier format Seyès,
depuis qu'il est adolescent
et jusqu'au seuil de la vieillesse.


Il les mit à sueur et à sang,
souvent porteurs de ses détresses,
dans leurs doux sons s'entrelaçant
à en pouvoir natter des tresses.


Il les a mis au pas lassant,
messagers d'amours et de liesses
pour ces regards opalescents
lui jetant quelque fois la pièce.


Il mit ses vers à la torture
de lieues de vies vues à l'envers,
de kilomètres d'écriture,
du sens qu'il en a découvert.


Puis il a forcé leur nature,
comme les cordes d'un trouvère,
l'instrument de littérature
s'en est trouvé toujours plus vert.


Ils sont sa trousse de couture,
Dieu sait encor qu'il persévère,
écartelé par ces sutures,
car tel est l'essouffleur de vers.

3 commentaires:

Morgan a dit…

Mais puisque c'est un marathon que tu réalises sous nos yeux, je ne me fait pas de soucis pour toi.
J'aime quand ton écriture va de soi tout en étant profonde.

Philippe Reguillon a dit…

ces vers à soi sont cousus de fil blanc

Hélégia a dit…

Le tisserand peut être fier de son étoffe ainsi ouvrée ;o)

Gros bisous
Gwladys